L’exposition « Computer Fabric » propose de faire découvrir, au travers de deux installations numériques et deux documentaires, le lien entre industrie textile et développement de l’informatique au travers la matérialité des cartes perforées, premier système de programmation inauguré par les métiers à tisser Jacquard.
Le titre joue sur l’évolution de la signification du mot anglais « Fabric », qui à l’origine désignait un édifice, pour progressivement glisser de sens vers la notion de fabrication, d’assemblage, de structure, d’objet manufacturé pour finir par désigner un tissu.
Vernissage : le 17 septembre à partir de 18:00, en présence des artistes
Horaires : du mercredi au samedi de 14:00 à 18:00
La Longère 66 Canal St-Martin 35700 Rennes www.basalt.bzh
Œuvres présentées
On Framing Textile Ambiguities, Nathalie Gebert
L’installation sur l’encadrement des ambiguïtés textiles est le résultat d’une recherche critique sur les changements sociaux et techniques qui ont conduit à la situation technologique actuelle.
Le fil qui traverse l’installation symbolise non seulement le cadre théorique des Savoirs situés de Donna Haraway, mais rappelle aussi l’histoire des médias numériques et de l’art informatique, en lien avec celle du textile.
Cette recherche met l’accent sur le fait que chaque chose, chaque personne et chaque technologie est ancrée dans un lieu et une réalité matérielle. Donna Haraway décrit cette matérialité comme essentielle à la production de savoir.
Nathalie Gebert
Artiste et designer basée à Brême. Elle développe un travail dans les domaines de l’art des nouveaux médias et de la théorie féministe.
Son travail s’articule autour d’installations et de recherches sur les relations entre les technologies, la vie non humaine et le techno-féminisme. À l’aide de méthodes expérimentales, elle réinvente des formes de communication inter- et intraspécifiques, en explorant les propriétés individuelles, l’histoire et le potentiel des matériaux.
En juin 2024, elle a obtenu un master en Médias numériques à l’Université des arts de Brême.
Light Weaving explore la matérialité de la programmation informatique en remontant à l’une de ses sources : les bandes perforées des métiers à tisser Jacquard. L’installation, cinétique, sonore et lumineuse, composée de 4 modules repose sur un dispositif de bandes de papier perforées tournant en boucle sur des cylindres motorisés. La fragilité du papier combinée à un dispositif numérique donne à cette œuvre un tour poétique tout en synthétisant presque 200 ans d’évolution de l’automatisation.
Production et accompagnement artistique : Basalt Ce projet a reçu le soutien financier de la Ville de Rennes Merci au Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, au Musée de la mécanographie à Belfort pour leur accueil.
Marin Esnault
Marin Esnault est un designer, artiste plasticien et développeur informatique résidant et travaillant à Rennes. Titulaire d’un master de recherche en art et technologie, il développe une pratique artistique techno-critique et politique, en miroir des enjeux sociétaux contemporain. Par l’intermédiaire d’installation multimédia et immersive, il aborde des thématiques telles que l’usage des données personnelles, l’impact écologique des datacenters ou encore les dispositifs de sécurisation urbains. Artiste établi aux Ateliers Du Vent, collectif d’artistes pluridisciplinaire et tiers-lieu de diffusion artistique, il collabore avec de nombreux collectifs et institutions sur le territoire Rennais.
La mécanographie à cartes perforées & Préhistoire de l’informatique, Cécile Babiole
D’apparition plutôt récente, l’informatique a déjà vécu plusieurs vies. À la sortie de ces 2 documentaires en 2013, le minitel vient de s’éteindre et les premières machines de mécanographie font figure d’antiquités.
Relevant de l’archéologie des médias, cette vidéo et ce documentaire sonore, montrent le fonctionnement de machines disparues qui servaient au calcul et au traitement de l’information à base de cartes perforées.
Dans l’association PB2i (Patrimoine Belfortain de l’Industrie Informatique) ils ont créé un petit musée de la mécanographie et des imprimantes. Ils racontent les ancêtres des ordinateurs, et partagent une nostalgie parfois critique pour cette période où l’on maitrisait la compréhension des processus car on pouvait les toucher du doigt alors qu’aujourd’hui « les utilisateur·ices cliquent sans savoir ce qui se passe derrière » comme le dit un des protagonistes.
Cécile Babiole
Cécile Babiole est une artiste active dès les années 80, dans le champ musical d’abord, puis dans les arts électroniques et numériques. Elle associe dans ses créations art visuel et art sonore au travers d’installations et de performances qui interrogent les technologies.
Ses travaux récents s’intéressent à la langue (écrite et orale), à sa transmission, ses dysfonctionnements, sa lecture, sa traduction, ses manipulations algorithmiques (Conversation au fil de l’eau, Leçon de vocabulaire, Spell, Disfluences, Copies non conformes, En française dans la texte etc).
En 2016, elle co-fonde le collectif Roberte la Rousse, groupe cyberféministe qui travaille sur les thématiques croisées langue, genre et technologie sous la forme de performances et de publications. Elle est par ailleurs membre, depuis 2013 du collectif d’artistes- commissaires Le sans titre et également commissaire d’exposition indépendante.
Ses dernières recherches l’amènent à examiner le caractère algorithmique du tissage avec son projet de tissage sonore Loops of the loom.
L’exposition Computer Fabric est organisée en partenariat avec Electroni[k], Pôle Régional de Création en Environnement Numérique, dans le cadre de Maintenant, la Saison 2025