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France | Edition 2021 / 2023 /

Emmanuelle Parrenin

© Philippe Lebruman

Emmanuelle Parrenin a toujours été une collecteuse de sons : elle apprend la musique de façon clandestine et instinctive en reproduisant sur un piano les mélodies qu’elle entend s’échapper des différents salons de répétition de la maison familiale, où la musique résonne de partout : son père dirige le Quatuor Parrenin, et sa mère est professeure de harpe.

Dans les années 70, elle poursuit cette relation buissonnière à la musique et aux sons en partant sur les routes, en France et au Canada, pour collecter, enregistreur audio à l’épaule, des airs et des chants traditionnels. Elle poursuit son exploration des sonorités du passé en redécouvrant des instruments alors tombés dans l’oubli : l’épinette, la vielle et plus tard la harpe, qu’elle apprend en autodidacte. Elle contribue ainsi à l’émergence du mouvement folk en France.

En 1978, elle sort Maison rose, son premier album solo, qui joue de toutes les frontières et de tous les styles, et qui constitue un tournant dans son parcours musical et artistique. Il fait la synthèse de dix ans de parcours folk et d’exploration des sonorités traditionnelles. Elle collabore alors avec les frères Baschet, Jacques Rémus et Bruno Menny (élève de Xénakis).

En 1990, suite à un grave accident, elle devient sourde. La médecine moderne étant impuissante, elle guérit en rééduquant ses oreilles par les sons de sa voix et la résonance de ses instruments. A partir de cette expérience, elle se tourne vers les musiques de guérison et la musicothérapie et crée la Maïeuphonie, qu’elle exerce pendant quinze ans dans des instituts et des hôpitaux psychiatriques pour enfants et enseigne régulièrement au Centre International de Musicothérapie. 

Les années 2000 marquent le retour à la musique expérimentale et à la chanson. Elle rencontre de nombreux musicien.ne.s autour du collectif-maison de disques les Disques Bien, avec lesquels en 2011, trente ans après Maison rose, elle enregistre Maison cube. A partir de là, elle rencontre les musiques électroniques et collabore avec des artistes comme Etienne Jaumet, Vincent Segal, Pierre Bastien, Tomoko Sauvage, Didier Petit, ou encore Zombie Zombie.

emmanuelleparrenin.com