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France | Edition 2018 /

Aérosculpture

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Hormis peut-être à l’échelle microbienne, il n’existe pas, dans la nature d’animaux ou autres créatures aussi légers que l’air. Les ballons qui les premiers ont permis à l’homme de s’élever dans les airs n’ont pas de modèle naturel et l’homme doit s’en remettre à lui-même pour imaginer, explorer et exploiter la force archimédique des gaz.

L’analogie avec le monde sous-marin où toutes les créatures sont « conçues » en équilibre dans le fluide est la plus facile et la plus évidente. C’est pourquoi dès le 18e siècle apparaissent des silhouettes de navires aériens en forme de poissons, et que la première nacelle est tout simplement une barque (barque de Lana, 14e).

Dans « Aérosculpture », je reviens souvent aux pisciformes et même directement aux poissons (3 poissons rouges, Banc de sardines, Piscilux…) mais en définitive je cherche autre chose qui pour moi devrait être plus pertinent plus naturellement aérostatique et que, pour le moment, je ne fais qu’effleurer. Flor, Gertrud et Médusa interprétaient bien cette quête des animaux oubliés de la création. Avec la Transmutation du dragon, j’ai la sentiment de me rapprocher un peu du but à la vue des évolutions aériennes d’Abyss et Stella, tout comme le public je ressens d’étranges sensations, une émotion jubilatoire,  j’oubli que ces choses sortent de mon atelier.

Avec l’Aéroplume, je m’aventure dans la matière physique de l’air, l’exploration tend à toucher la densité de la molécule, l’expérience devient palpable et pourtant on entre dans le mythe ; voler en battant des ailes n’est plus un rêve interdit mais une réalité. La dimension mystique de l’expérience, au-delà de l’exploit, demeure à l’esprit de chacun ayant eu la chance de s’envoler.